VENTE SOLIDAIRE AU PROFIT DE L'UNICEF

VENTE SOLIDAIRE AU PROFIT DE L'UNICEF

L’atelier de la poissonnerie organise une vente solidaire dont les profits seront intégralement reversés à l’UNICEF en soutien aux enfants d’Ukraine.
Cette dernière aura lieu le samedi 23 avril de 17h à 20h dans les locaux de l’Usine où seront mises en vente différentes œuvres d’art.
Je participerai à cette initiative avec un tableau intitulé : Rêve en bleu, 80 x 80 cm, pour info et détails: 06.50.69.64.80 Kelly Auroy coordinatrice Atelier.

Rêve en bleu

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Vaisselier peint à la main

Il s'agit d'un vaisselier en bois (pin) que j'ai repeint et décoré à la main. N'étant pas vernis j'ai pu le poncer directément avec de la papier-verre assez fine.

Après le ponçage j'ai mis une couche d'enduit à la caséine afin de préparer la surface en bois. une fois séché la surface j'ai mis une prémière couche de couleur en mélangeant des pigments naturels bio, l'huile de lin et le jaune d'ouef.

Les couches successives ont été mise en utilisant un mélange de pigments naturel bio et d'huile de lin.

La décoration a été réalisé à la main sans l'aide de pouchoirs et stickers.

vaisselier peint à la main

 

 

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Credenza decorata e dipinta a mano - colori ecologici -

Si tratta di una credenza in pino completamente ridipinta e decorata a mano. Non essendo originariamente verniciata sono passato direttamente alla carteggiatura del mobile per mezzo di una carta vetrata assai fine.

L'operazione seguente é stata quella di predisporre un fondo (imprimitura) a protezione del legno tramite una soluzione a bade d'acqua e caseina. Una volta seccato lo strato d'imprimitura é stato possibile cominciare la verniciatura e successivamente la decorazione. Il colore di base ovvero l'azzurro é stato realizzato mescolando diversi pigmenti quali il blu, l'ocra e il bianco.

Per il primo strato ho scelto un legante a base di giallo d'uovo e olio di lino al fine di garantire un'ottima superficie coprente. I successivi strati sono stati realizzati utilizzando un colore dato da una soluzione a base di pigmenti e olio di lino. La decorazione é stata realizzata a mano e senza l'aiuto di stickers o pochoirs.

Credenza dipinta a mano

Credenza dipinta a mano

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Exposition de peinture à Argenton-sur-Creuse

exposition de peinture figurative contemporaine

Exposition de peinture figurative contemporaine :

" des images, des figures"

au DIT VIN CAFE

4, rue GRANDE - 36200 - Argenton-sur-Creuse

Vernissage en présence de l'artiste le samedi 26 avril 2014, 19h

info: facebook.com/DitVinCafé

paoloperfranceschi@libero.it

Aperçu des tableaux exposés

Des images, des figures.

Pourquoi ce titre pour une exposition de peinture ? Quitte à frôler la redondance, voire la banalité (de quoi serait faite autrement la peinture ?), j’ai voulu mettre au cœur de mon exposition deux mots-clés qui illustrent ma démarche artistique.

L’image, premièrement, car la peinture s’est laissée dangereusement séduire par l’hyper-conceptualisation. A-t-elle remporté le défi ? J’en doute, si je considère le défilé d’œuvres contemporaines nécessitant le soutien d’une description verbale pour devenir compréhensibles. Lorsque la peinture a besoin d’un commentaire pour être accessible et intelligible, elle a manqué son but : parler au spectateur sans philtres.

Je voudrais qu’avant tout – avant même de susciter de l’admiration – mes tableaux communiquent quelque chose au public. C’est la figure qui permet au message du peintre d’être traduit dans un langage universel. A travers la figure - la base de mon expression artistique -, j’ai voulu retrouver la sobriété de l’image picturale dans un équilibre entre les égarements de l’abstraction et les excès de l’hyperréalisme.

Pour la première fois dans cette exposition, je présente les créations réalisées uniquement avec des couleurs naturelles. J’ai choisi, parmi les beaux emplacements qu’offre la « Venise du Berry », une structure qui a récemment ouvert ses portes, contribuant au dynamisme de cette jolie ville : le Dit Vin Café, un bar à vin qui fait office de salon d’art contemporain.

Cette collaboration est le fruit d’une entente. J’étais à la recherche d’un lieu qui, au-delà du circuit fermé des spécialistes de l’art, puisse créer des rencontres de valeur. J’ai eu de longs échanges avec le propriétaire Hans Bouillot, avec qui je partage le parti pris de la qualité (dont témoigne l’excellente cuisine du Dit Vin Café) et la volonté de marier l’art à la vie de tous les jours. Ainsi, il a confié la déco de son local à des artistes peintres et photographes auxquels – en vrai mécène derrière son rôle officiel de gérant – il offre à tour de rôle un lieu d’exposition. Déguster du bon vin au milieu d’une exposition toujours rénovée – le plaisir du palais et des yeux –,  l’hybridation sous le signe de la valeur ajoutée que le Dit Vin Café a apporté à Argenton : c’est le meilleur contexte que j’aurais pu offrir à mes œuvres. Hic manebimus optime !   

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COMMENT ORGANISER UNE EXPOSITION ARTISTIQUE

L'art d'exposer, en pratique

 

J’ai arrêté de penser à l’art comme à un pur loisir à l’époque de ma découverte, il y a quelques années, de l’établissement culturel solidaire le 100. Cette structure (située près du Faubourg Saint-Antoine, qui incarne le Paris artisanal et populaire) « a pour mission l’aide et l’accompagnement à la réalisation de projets générateurs d’emplois dans les secteurs de l’art ». Peut-on donc vivre d’art ? Pouvais-je faire de la peinture mon activité professionnelle principale ?

 

Se proposant comme « base logistique pour les artistes porteurs d’un projet culturel tendant vers l’entreprenariat », le 100 m’encourageait à transformer ma passion en travail. Une opération possible si l’on conçoit les créations culturelles comme des moteurs « d’une économie de vie devant trouver son autonomie financière ». Cela signifie que tout artiste voulant vivre de son travail doit être en même temps entrepreneur. Contre toute idée reçue, je découvrais que l’art et le business n’étaient pas aux antipodes et qu’il fallait bien apprendre à gérer l’aspect moins romantique de mon activité : la vente des œuvres.

S’il est vrai qu’à l’heure actuelle le web a multiplié les chances de visibilité ainsi que les plateformes dédiées au commerce d’art, l’exposition reste une étape incontournable du parcours de tout artiste qui se respecte. « Pour faire connaître son travail et en vivre, un artiste doit exposer », constate Etienne Caveyrac, ancien directeur des arts visuels de l’American Center,aujourd’huichargé du développement du réseau Active-art – les solutions créatives.

En plus des aspects éminemment artistiques de l’opération (thème, agencement des œuvres…), la préparation d’une exposition confronte l’artiste à une série de démarches (voire tracas…) d’ordre pratique, juridique et financier : repérage des lieux, logistique, éclairage, recherche de partenaires, location d’une salle, assurance des lieux et des œuvres, promotion de l’événement… Comment s’en sortir ?

Je recommande à tout néophyte de consulter cette anthologie de considérations matérielles  offerte par le réseau national d'associations étudiantes Animafac, qui aborde la plupart des détails pratiques liés à une exposition. Tout jeune artiste préparant ses débuts y trouvera de bons conseils ainsi que des astuces pour optimiser les moyens et le budget à disposition : où exposer pour la première fois, quelle assurance souscrire, comment impliquer les acteurs sociaux et inviter le public à l’interaction, comment gérer la communication, comment organiser le vernissage et assurer le bon suivi de l’exposition.

Aux peintres qui souhaitent se lancer et marquer un tournant dans leur carrière, je conseille la lecture du vadémécum Organiser et réussir une exposition personnelle, où Caveyrac propose une panoramique de tout ce qu’il faut savoir en matière d’exposition : les relations publiques, le contact avec les professionnels de l’art et les mécènes, les différentes catégories des lieux d’exposition, les dispositifs contractuels et financiers, les détails de l’organisation pratique et les erreurs à éviter. La réussite est essentielle car « l’exposition personnelle permet de vendre, de rencontrer des collectionneurs mais aussi de créer les contacts nécessaires avec les professionnels de l’art : marchands de tableaux, conservateurs, agents d’artistes, médiateurs culturels, commissaires priseurs, experts... ».

« Le milieu des beaux-arts est cloisonné », observe Caveyrac. Une exposition soignée peut aider l’artiste à ouvrir une brèche et à créer des liens importants avec des partenaires pouvant l’accompagner vers la réussite.

Exposition artistique dans Vertigo-Sueurs froides, Hitchcock, 1958

 

 Une exposition qui n’attire pas grand monde… (Alfred Hitchckock, Sueurs froidesVertigo, 1958)

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Le sang d'un peintre

Quelques réflexions autour du blocage artistique

 

Kiki la petite sorcière

Hayao Miyazaki, Kiki la petite sorcière

 

Tout peintre, à un moment donné de sa vie artistique, est englouti dans le trou noir du manque d’inspiration.  On vit le sentiment presque désespérant du vide. Sans motivation, sans idées, on se sent stérile. On s’arrête net devant une impasse qui oblige l’artiste à se remettre en question. Lorsque la source est tarie, il est inutile d’y puiser ultérieurement : le moment est venu de sortir des chemins battus.

Souvent, le blocage artistique coïncide avec une pause de réflexion qui précède un changement important. Pendant de longues périodes, insatisfait de ce que je produisais, j’ai dû abandonner temporairement la peinture pour m’interroger sur mon art. Mes tableaux exprimaient-ils vraiment une vision personnelle, ou bien je ne faisais que reproduire des modèles que j’avais intégrés ? Aurais-je osé me définir peintre ? Etais-je un artiste ? Plus encore que le regard et l’agrément du public, c’était ma conscience qui devait me le dire – question d’honnêteté intellectuelle vis-à-vis de soi-même…

Si, après cette nuit noire, j’ai pu me réconcilier avec la peinture, c’est peut-être car je l’avais dans le sang. Comme une passion, dans le sens double d’amour et de souffrance. Car le cheminement artistique est un parcours du combattant à la recherche de son propre style.

Par ses images de rêve, Jean Cocteau a représenté cette douleur étrange qui accompagne la création artistique dans Le sang d’un poète. Pourtant, c’est un film d’animation (moins intellectuel et élégant, certes, mais en quelque sorte plus poignant et direct dans son énonciation) qui mieux décrit pour moi cette condition – la perte de ses repères, l’égarement, l’art retrouvé :

 « J’aimais tant peindre que je m’en voulais de dormir. Et puis, un jour, je n’y suis plus arrivée. J’avais beau peindre, ça ne me plaisait pas. J’ai compris que n’avais fait qu’imiter tel ou tel… des toiles vues quelque part… Il me fallait peindre à ma manière. »

« Ce fut difficile ? »

« C’est toujours aussi dur maintenant. Mais, après cela, je crois que j’ai mieux compris ce qu’était la peinture. La magie, ce n’est pas dire des formules. »

« On dit qu’on a ça dans le sang. »

« Du sang de sorcière ? Ça me plaît, cette idée. Du sang de sorcière, du sang de peintre, du sang de boulanger… C’est un pouvoir qui nous est donné par un dieu ou qui sais-je, même si ça nous donne des soucis. »

Hayao Miyazaki, Kiki la petite sorcière (d’après le dialogue entre la jeune artiste peintre Ursula et Kiki, petite sorcière venant de perdre temporairement ses pouvoirs)

 

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Peintures écologiques: un choix éthique et de qualité

Pourquoi utiliser de la peinture écologique et des produits naturels pour peindre un meuble?

D'abord pour des raisons culturelles et éthiques, dans le but de travailler dans le respect de la tradition artisanale d'antan, mais également pour préserver l'environnement des dégâts provoqués par les produits issues du petrol. Les meubles peints avec des produits naturels garantit un interieur sain pour les adultes et surtout pour les enfants. 

Voici une synthèse des avantages de l'utilisation des produits naturels pour la décoration des meubles et objets en bois:

  • Abscence totale de nocivité et d'odeur.
  • Abscence totale des produits issues du petrol.
  • Les pigments utilisés sont d'origine naturels.
  • Aucun problème du au dégagement de composés organiques volatiles (COV).
  • Les pigments naturels assurent un bon pouvoir couvrant.
  • Les liants utilisés avec les pigments naturels sont l'huile de lin , la caséine, le jaune d'oeuf.
  • Les matières premières constituants les peintures écologiques proviennent de ressources naturelles renouvelables et ne sont pas toxiques.
  • Les résidus des peintures écologiques sont biodégradables et perméables.

Pour conclure la décoration des meubles et objets en bois avec des peintures écologiques garantit une excellente qualité tout en respectant l'environnement et la santé des utilisateurs (et des réalisateurs).

 

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La deuxième vie d'une vielle malle

 

« La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle »

 

Pour les décorateurs aimant les défis, combles et greniers sont de véritables réservoirs de trésors. Ces endroits faisant partie de la maison mais séparés de nos pièces de vie jouent le rôle, si j’ose dire, d’inconscient collectif des générations s’y succédant : au fil du temps, nous confinons au fond de ces débarras tout ce qui est devenu vieux, inutile, encombrant, indésirable, le cachant à notre vue et le destinant à l’oubli. Le passé des familles, incarné par les objets qu’on y accumule et dont on ne se sert plus, est caché dans ces réceptacles de mystères que l’on explore comme des archéologues en quête du Graal.

 

C’est lors d’une de ces expéditions que j’ai eu pour la première fois l’idée de me servir artistiquement d’un support autre que la toile ou la table en bois. En arpentant le grenier d’une maison dans laquelle je venais de déménager, qui n’avait pas été vidé complètement, je suis tombé un jour sur une ancienne malle. L’adresse manuscrite du destinataire, une demoiselle de Châteauroux, était encore lisible sur le revêtement en toile qui tombait en lambeaux. Je n’ai jamais pu découvrir l’identité de cette inconnue dont j’avais pourtant sous les yeux la preuve de l’existence. Qu’avait transporté sa malle désormais vide ? Avait-elle, comme moi, quitté son pays pour la ville ? Avait-elle été heureuse dans son nouveau domicile, qui venait de devenir le mien ?

 

Cette trouvaille - une rencontre impossible dans un court-circuit temporaire – m’inspirait. Le moment était venu pour cette malle, qui avait sommeillé pendant des décennies, de sortir de sa cachette pour vivre une nouvelle vie. Elle avait besoin d’une nouvelle robe, comme une belle au bois dormant qui se réveille après un siècle se découvrant démodée. Je lui en ai fabriqué une en pigments de terre écologique, rouge et vert brodés de feuilles d’or pour célébrer sa sortie des ténèbres. Ainsi relooké, libéré de son enveloppe terne pour montrer la consistance de son ossature en bois, ce coffre a commencé sa deuxième existence sous le signe de la couleur.

 

Pour la première fois, j’avais expérimenté à quel point la décoration peut métamorphoser les objets. Mais, préalable à toute intervention visant à transformer un objet, une modification de notre attitude à l’égard des choses est indispensable. J’avais cru en ce coffre vieilli. Je l’avais accepté pour ce qu’il était avant d’en faire mon œuvre à moi« l’accueil est le premier moment de l’appropriation », d’après Arnaud Berthoud. A mes yeux, cet objet n’avait que terminé un premier cycle de vie : le fait de l’utiliser comme support artistique a été ma manière de lui donner une nouvelle raison d’être, de lui permettre de s’exprimer différemment.

 

Il est vrai que « nos préjugés en ce qui concerne le pur et l’impur, le propre et le sale, le sain et le malsain, renforcés par le conditionnement du système, déterminent notre comportement face aux déchets et s’opposent souvent à la réutilisation, à la récupération et au recyclage » (Serge Latouche, Le pari de la décroissance) ; sans quoi, pour quelle raison ce coffre, jugé inutilisable, aurait été relégué dans un coin sombre ?

 

Pour la première fois dans mon parcours artistique, la décoration devenait un acte de récupération et, en quelque sorte, de résistance au cercle vicieux de la marchandise (acheter – exploiter – jeter) imposé par notre société de consommation , « qui nous a habitués à ‘bazarder’ des produits encore parfaitement utilisables sous prétexte qu’ils sont ‘dépassés’ » (Latouche). L’élimination de la couche superficielle abîmée, remplacée par l’éclat de la couleur, a suffi pour permettre à ce coffre de conquérir sa place au soleil. Perdant son aspect fonctionnel, il a pu devenir un objet esthétique.

(par Barbara Spanu)

 

Malle ancienne décorée et peinte à la main, peintures ecologiques

 

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VALEUR VS LUXE

« C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. » (Saint-Exupéry)

 

 

Les objets n’ont pas de valeur intrinsèque : c’est le temps qui la leur confère, ainsi que le travail et les soins qu’on leur consacre. Temps et travail sont intimement liés. En tant que décorateur, je suis d’accord avec Arnaud Berthoud lorsqu’il observe qu’« au temps correspond le travail. Le travail […] est d’abord la passion ou la souffrance du temps » (Une philosophie de la consommation). Passion entendue comme souffrance, effort, application, certes, mais premièrement, en ce qui concerne le travail artistique, comme amour. La décoration est avant tout un acte d’amour que l’artiste adresse à l’objet auquel il décide de consacrer son temps. Ce signe d’amour qu’est la décoration devient la marque de valeur d’un meuble.

 

Si l’on pense à l’origine (populaire) de cette pratique artistique, on retrouve les premiers meubles peints parmi le mobilier des jeunes mariés de campagne. Si le but principal de cette peinture est celui de masquer l’aspect pauvre et les défauts du bois, néanmoins les artisans amateurs cherchent un effet esthétique d’agrémentation de coffres, armoires, lits et berceaux, qu’égaient des décorations où la dominante est le style floral. Ces meubles peints représentaient souvent les seuls objets de valeur de ces familles modestes.

 

Je me sens plus proche de cet esprit et de cette pratique que du marché du luxe, considérant la valeur comme l’essence et le luxe comme le superflu. Peindre un meuble signifie pour moi racheter l’objet du cercle vicieux de la marchandise (acheter, exploiter, jeter), le recadrer (dans le sens où l’entend Paul Watzlawick : modifier la perception émotionnelle d’un objet en le présentant autrement et en lui donnant du sens) et lui restituer toute sa valeur.

Un objet de valeur ne peut pas être consommé : il est conçu pour durer et pour affirmer son sens au fil du temps. On peut s’en servir (un meuble est avant tout un objet utile), mais on peut en plus en jouir. A mi-chemin entre fonctionnalité et ornementation, un meuble peint est une richesse mais pas un article de luxe. J’entends par richesse tout objet que l’on possède « en vue du bonheur dans l’amitié avec soi-même » (Berthoud), par opposition aux biens de luxe qui répondent plutôt au goût de l’ostentation. Si l’objet de valeur, partie intégrante du quotidien de son propriétaire et de son identité même, contribue à entretenir la vie de celui-ci et à conserver son être dans la jouissance, l’objet de luxe, signe extérieur d’une abondance de moyens et d’argent, répond souvent à une logique d’appropriation et ingestion des choses - ce qui, en dernière analyse, fait du bien de luxe un symbole de pouvoir.

 

Le bien de luxe est un objet extraverti qui nécessite un publique. Comme le Vaniteux du Petit Prince, il est en quête perpétuelle d’un admirateur. C’est le regard d’autrui qui lui confère sa raison d’être, alors que l’objet de valeur ne se nourrit que de l’affection des êtres auxquels il est lié dans une relation intime et authentique. C’est un objet dont l’importance n’a pas besoin de reconnaissance. Lorsque je décore un meuble, objet indispensable à notre vie quotidienne, je vise à accroître son importance sans en altérer la nature, tout en surlignant sa valeur par ma peinture. La décoration est l’exaltation de la valeur de ces objets qui font, entre autres, notre richesse et notre bienêtre personnel : « Etre riche est d’abord le fait d’un individu qui dispose de ce qui lui est propre pour vivre et jouir de sa vie » (Berthoud).

(par Barbara Spanu)

 

 

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LA PAROLE AUX MEUBLES

Pourquoi un meuble peint à la main ?

Outils indispensables à notre quotidien, les meubles trônent dans nos maisons en tant que présence discrète, faisant corps avec notre intérieur auquel ils confèrent un caractère particulier. Déplacer un meuble, action fatigante et que tout le monde n’accomplit pas volontiers, implique des changements non négligeables au niveau de l’aspect et de l’ambiance d’une pièce.

Si nous choisissons soigneusement nos meubles au moment de nous installer dans une maison ou de rénover une pièce, bientôt nous nous habituons à leur présence : comme il en est pour tous les objets qui nous accompagnent dans notre vie, souvent l’habitude engendre l’oubli. Nous ne pensons plus à nos meubles : ils sont là, tout simplement, bien installés à leur place. Le coup de cœur qui a déterminé notre achat a épuisé sa force propulsive : nous arrêtons d’admirer nos meubles et nous ne nous rappelons d’eux que pendant les opérations de ménage. Muets, ils ne nous parlent plus. N’ont-ils pas assez de personnalité et de charme pour survivre aux assauts du temps et de l’habitude ?

 J’aime me promener chez les brocanteurs et les antiquaires à la recherche d’émotions esthétiques. Les tables basses chinoises, sobres et élégantes, les somptueux buffets tibétains aux décorations mirifiques, les malles aux lignes pures me parlent. Tout en ne pouvant pas déchiffrer le langage de ces objets parfois mystérieux, l’on sent clairement que leur beauté recèle une histoire. Ces meubles décorés soigneusement ont un passé. A chaque fois, je ne peux pas m’empêcher d’éprouver une admiration profonde pour l’artisan inconnu qui a transformé un meuble en bois en une œuvre d’art dont les maisons des acheteurs d’aujourd’hui deviennent le cadre. Magie de l’artisanat artistique qui, sans nier la fonction primaire de l’objet, l’anoblit.

Loin d’être un simple surplus esthétique, la décoration confère une âme aux objets et aux pièces qui les abritent, telles des autels domestiques. Support de notre vie quotidienne, un meuble qui a fait l’objet des soins d’un peintre ou d’un ébéniste devient en même temps une création unique qui répand tout autour d’elle l’aura du travail soigné de son auteur, car un objet décoré à la main est avant tout une œuvre pensée.

Ce n’est pas par hasard si, en langue sarde, le menuisier est appelé maistu ‘e linna (le maître du bois), le menuisier étant considéré comme l’artisan qui maîtrise l’art de travailler et transformer le bois. C’est au salon des artisans de Mogoro (la Fiera del tappeto e dell’artigianato artistico della Sardegna) que j’en ai rencontré un, dont les créations m’ont permis de saisir le potentiel artistique (presque au sens michelangélesque du terme) recélé par le bois. La majesté de ses bahut, finement entaillés et décorés dans le respect du style sarde ancien, prouve que la décoration est beaucoup plus qu’un art appliqué : c’est le souffle de l’artiste qui anime un objet d’usage quotidien. Cet artiste-artisan s’appelle Pier Paolo Mandis et je vous invite à découvrir ses produits, entièrement travaillés et entaillés à la main, sur son site web (en italien) http://www.sumaistudelinna.net.

 

Ce sont ces artisans de toute époque et provenance, dont nous ignorons souvent le nom, qui m’ont décidé à aller au-delà de la toile pour allier la peinture et les objets, de manière à conférer une touche artistique à quelque chose qui ne représente souvent qu’un appui. Peindre un meuble équivaut à lui rendre la parole par sa mise en valeur. La parole d’un meuble est sa beauté qui, telle un phare, éclaire nos intérieurs et nous rappelle constamment : je suis là pour toi.

 

La décoration artistique, signature d’un créateur, soustrait ainsi les meubles à l’anonymat pour les transformer en objets d’affection dont la présence nous devient chère, car un meuble peint à la main est un objet que nous avons choisi et voulu. Reflet de notre goût, parfois le fruit d’un projet que nous avons soumis à l’artiste ou étudié avec lui, un meuble peint nous parle : il parle certes de son réalisateur, mais surtout il parle de nous qui l’avons accueilli.

(par Barbara Spanu)

 

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